Depuis quelque temps, je vois fleurir de nombreuses annonces qui n’ont qu’un seul point commun : le public auquel elles sont destinées. Au début, je n’y ai pas vraiment prêté attention. Mais, peu à peu, je me sens interpellée. Face à ce florilège, je m’interroge sur le fait que toutes ces publicités soient dirigées vers un seul public : les seniors.
Vacances pour seniors… Voyages pour seniors… Mutuelles pour seniors… Résidences pour seniors… Loisirs pour seniors… Rencontres pour seniors…Et bien d’autres…
Mais, finalement, qui sont-ils ? Que sont-ils donc ces seniors qui sont la cible de tant d’attentions ?
Le mot me semble assez nouveau. Sans doute un phénomène de mode comme il en existe tant. Jusqu’à récemment, le mot était utilisé dans le domaine du sport. Il désigne un sportif de la catégorie adulte, c’est-à-dire plus âgé que les juniors et plus jeune que les vétérans. Ce qui délimite, approximativement, une tranche d’âge de 20 à 55 ou 60 ans.
Dans le monde du travail, on devient senior pour la dernière partie de sa carrière, soit, selon les sources après 40 ou 50 ans. Pour l’administration, on est senior à 60 ou 65 ans, soit l’âge de la retraite.
Plus globalement, on nomme aujourd’hui senior une personne de plus de 50 ans (définition du Larousse ou du Robert.)
Au vu de ces explications, je constate que ceux que l’on appelle seniors sont, finalement, ceux qui, il y a quelques années constituaient le troisième âge. Et, bien plus avant encore, les vieux. Et, oui ! Le mot est prononcé. Les seniors sont vieux, ou en tout cas vieillissants. Cela ne signifie pas qu’ils manquent de dynamisme, ils entament simplement la dernière partie de leur vie. Et, pour la plupart, ils en sont heureux. Leur expérience leur a appris la fragilité de la vie et du bonheur, c’est pourquoi ils les savourent.
Mais, pour cette fois au moins, je laisserai de côté mes idées sur le vieillissement. Je m’attacherai plutôt à l’intérêt des annonceurs pour les seniors. Ils constituent un public privilégié, du fait, peut-être de leur grande disponibilité.
Mais, en fait, les seniors ont-ils vraiment envie de rester sans cesse entre eux ? doivent-ils se cantonner à des activités entre seniors ? n’ont-ils pas ou plus envie d’échanger avec d’autres générations ? Le débat est ouvert…
Pour ma part, je ne me retrouve pas bien dans ce manque d’ouverture. Il est vrai que je n’ai que 20 ans…. Avec un peu plus de 40 années d’expérience…
La troubadouresse Marie- Christiane Staehle
